Quiz du Nouveau Pavillon #17

Sorte de matrice de la ligne éditoriale du Nouveau Pavillon, le festival Brèches, ancêtre du festival Eurofonik, était dédié aux formes les plus expérimentales, les plus novatrices, les plus « fêlées » issues des musiques traditionnelles. La première soirée du 9 février 2006 avec La féroce mécanique des jours fut en tout point mémorable. Bricoleur fou, musicien routinier génial, poète du son, le guitariste Laurent Rousseau inventait et mettait en scène ce spectacle en récupérant, recyclant et transformant toute sorte de matériel du quotidien. Mécanismes sonores, instruments inventés et danse contemporaine : Laurent Rousseau, Fred Pauvert (danse) , Olivier Durif (violon, chant, accordéon) et Alain Cadeillant (chant et toutes sortes de choses) donnèrent ce soir-là sans doute le concert le plus hallucinant qu’il fut donné d’entendre au Nouveau Pavillon.

Bob Wills a créé le western swing réalisant une remarquable fusion entre le jazz, le blues et la country music. James Robert Wills naît à Kosse, dans le comté de Limestone, au Texas, le 6 mars 1905. Fils d’un violoniste réputé, Bob Wills apprend cet instrument et, dès l’âge de huit ans, accompagne son père dans les bals du samedi soir. Bob assimile alors toutes les musiques qu’il entend : airs de fiddle irlandais, thèmes mexicains des vaqueros, chansons des cow-boys, valses et polkas des immigrés d’Europe centrale et, surtout, jazz et blues noirs, qui constitueront le soubassement de sa musique. Il va introduire ainsi dans la country music les blue notes, les rythmes syncopés, le swing, le sens de l’improvisation, la pulsation des orchestres de jazz de La Nouvelle-Orléans. Wills se fait bientôt engager dans un medicine show ; grâce à ce spectacle itinérant, il rencontre d’autres musiciens texans qui partagent ses idées novatrices, notamment Milton Brown, un fan de jazz néo-orléanais. Les deux hommes enregistrent en février 1932 deux titres swinguants qui assoient leur réputation dans le Texas et l’Oklahoma. Mais des divergences personnelles les séparent, Milton Brown étant appelé à graver lui aussi une magnifique œuvre pionnière interrompue brutalement en 1936 par sa mort accidentelle. Bob Wills fonde alors les Texas Playboys, un formidable orchestre plein d’énergie, qui comprendra de superbes solistes, comme le chanteur Tommy Duncan, le steel guitariste à la façon hawaïenne Leon McAuliffe, le pianiste Al Stricklin ou encore Eldon Shamblin, un pionnier de la guitare électrique. Sans oublier, au fur et à mesure des années, quatre fiddles, une section de cuivres, une contrebasse et une batterie.

Groupe finlandais 100% féminin, ce quintet est composé d’Anna Wiksten (chant, percussions, plankku), Eija Kankaanranta (kantele, sorte de cithare à cordes pincées d’origine finlandaise ), Kaisa Saarikorpi (chant, cigar box instruments, guitar, percussions), Laura Kaartinen (chant, harmonium, percussions) et Minna-Liisa Tammela (chant, harpe à archet). Il compose et écrit ses propres chansons en s’inspirant du trad’ finlandais mais aussi du blues.

Composé de Daravan Souvanna à la basse électrique, Kevin Le Pennec au cistre, Erwan Menguy à la flûte traversière en bois et Youenn Rohaut au violon, ce groupe rennais est une sorte d’ovni musical. Bien loin des archétypes de la musique irlandaise, ils inventent une musique inouïe, peuplé de dissonances et de polyrythmie, aux confins du jazz, du trad’ irlandais et du groove américain. Egón est en concert au Nouveau Pavillon le 11 février 2021.

Le 29 septembre 2020, 15 000 artistes ont signé un appel interpelant la Ministre de la Culture Mme Roselyne Bachelot en ces termes : « En 2019, le Parlement européen a voté, grâce notamment à la mobilisation des artistes, une nouvelle Directive sur le droit d’auteur. Ce vote historique ouvre la voie à une juste rémunération des artistes ­interprètes sur Internet pour qu’enfin soit reconnue leur contribution au succès des grandes plateformes numériques (Apple, Netflix,YouTube, Amazon, Spotify…). Pour ce faire, la Directive prévoit que tous les artistes recevront un intéressement proportionnel au titre de la diffusion de leurs musiques et films sur ces plateformes. Mais la France s’apprête à transposer cette Directive en minimisant ce principe essentiel au point que la majorité des artistes n’en bénéficiera pas du fait d’un trop grand nombre d’exceptions et des modalités inéquitables de négociation de cette rémunération. Nous demandons à Madame la ministre de la Culture de respecter les acquis européens en engageant un débat national pour un juste partage de la valeur au profit des artistes ­interprètes. C’est urgent. »